Rallye
des Doyennes de Panhard & Levassor dans le Sud-Ouest
20
– 22 mai 2005
Ca y est, le troisième rallye des Doyennes de Panhard & Levassor est derrière nous !
Que de souvenirs… Le Tchouk faisait partie de l'organisation, ce qui explique que les mises à jour de votre site préféré aient pu être... un peu irrégulières!
Voici donc un petit retour en arrière sur un
week-end mémorable pour les amateurs de sans-soupapes.
Vendredi 20 mai à 8h30, heure du rendez-vous, le
Tchouk se retrouve avec Régis, Bruno et sa Maman Françoise dans les allées
du parc du château de Lapeyrouse-Fossat sous un soleil magnifique!
Des trois organisateurs, seule la voiture de Régis
est prête pour le rallye : sa 6CS limousine Panoramique (une X72 BELUS) de
1935 a été bien révisée
sur le plan mécanique et électrique. Par contre la carrosserie et la sellerie
sont dans un jus proche de la sortie de grange… effet garanti.
Le Tchouk et Bruno devront attendre le prochain
rallye pour goûter aux joies du sans-soupapes. En attendant, ils rouleront en
402B 1939 et en 15-Six 1951.
L’attente dans le parc du château ne durera
pas beaucoup car bien vite voici une X77 Dynamic 140 coach Major 1937, suivie
d'un cabriolet Hotchkiss. Le cabriolet X73 1935 initialement prévu est
immobilisé pour cause de pneus usés. Dommage !
Quelques minutes plus tard, arrive des Vosges
une belle berline 6CS Panoramique X73 berline VULMA 1936, sagement arrimée sur sa remorque.
Dans la foulée, voici une magnifique
berline X63 de 1928 carrossée par Delaugère et Clayette dans une sobre livrée
verte et noire. Ils ont effectué plus de 1500km pour venir d’Allemagne…
Chapeau bas !
Toujours plus beau, voici un très désirable
landaulet X57 1928… Quelle voiture ! Un silence admiratif s’établi
tandis qu’elle contourne les rosiers du parc pour venir s’aligner devant le
château.
Ayant pris un peu de retard, notre convoi poursuit
son chemin à vive allure. Albi est passée rapidement, puis nous voici sur une
petite route reprenant le tracé d’une ancienne voie ferrée désaffectée (rassurez-vous,
les traverses ont été retirées !). Deux tunnels d’un kilomètre
chacun, vont impressionner nos équipages car tracés pour une ligne à voie
unique en courbe, à peine éclairés, la largeur entre les murs est très réduite.
Impossible de croiser une voiture avec une Dynamic de près de 2m de large !
Pour cela Bruno part en éclaireur et neutralise la circulation en sens inverse
le temps que nos voitures passent tous phares allumés.
Ensuite, tout en profitant des pentes réduites
qu’offre le tracé d’une voie de chemin de fer, nous traversons les paysages
grandioses du Tarn jusqu’à la presqu’île d’Ambialet. Vous avez bien lu :
presqu’île ! En effet Ambialet domine le Tarn qui forme une boucle
autour d’elle. Le spectacle est saisissant.
Il fait chaud, il fait beau et il est temps de
prendre notre premier repas. Sur les bords du Tarn, nous nous installons à la
terrasse du restaurant du Pont pour un bon repas à base de poulet aux olives
tandis que les mécaniques refroidissent.
Pour l’après midi, les choses sérieuses
commencent car nous allons devoir affronter une côte sévère sur près de 4km
pour monter sur le plateau. Cela ne semblera effrayer personne et notre convoi
va cheminer jusqu’à Carmaux. Là, nos G.O. ont préparé une visite surprise :
notre chemin nous amène chez un collectionneur qui nous ouvre ses hangars contenant
diverses merveilles... Jugez plutôt : coach et
cabriolet Bugatti T57, Delage D8, pas moins de trois Hispano-Suiza, double
tonneau et vis-à-vis De-Dion et Bouton, cabriolet Talbot, double berline
Cotin-Desgouttes à cannage et roues arrières jumelées ! Toutes sont bien
sur en parfait état de marche.
Les festivités ne s’arrêtaient pas là car une
extraordinaire collection de voitures à pédales clôturait cette visite mémorable.
Les côtes ne sont pas le souci de la 6CS Panoramique X73 berline VULMA 1936 mais les descentes! le mécanisme de roue libre
est
bloquée et ne peut pas être désengagée. Il va falloir compter sur les
freins.
Régis, lui, a des soucis pour grimper les côtes.
Sa X72 fraîchement remise en route hoquette abominablement. Visiblement
l’essence a du mal à arriver malgré un réservoir et des tuyauteries neufs
ainsi qu’une pompe et une nourrice refaites.
Najac est pourtant en vue et tout le monde
s’installe à son rythme dans les chambres de l’hôtel « le belle rive »,
sur les bords de l’Aveyron, dominé par le château féodal de Najac.
Une fois que tout le monde est confortablement
installé, les voitures garées, après une bonne douche et un
petit apéro le dîner
se déroule dans la détente et la bonne humeur, chacun décrivant ses aventures
de la journée avant d'aller se coucher.
Après une nuit réparatrice et un bon petit déjeuner les
moteurs démarrent les uns après les autres. Le programme de la journée est
bien plus tranquille que la veille.
Dès les premiers kilomètres Régis est à
nouveau embêté. Même après avoir enlevé le filtre à essence qui semblait
gêner l’alimentation, sa voiture recommence à ne pas vouloir grimper. Le découragement
est proche !
A tout hasard, le Tchouk vide son jerrican de 20 litres
dans le réservoir de la X72. Il y restait 15 bons litres mais on ne sait
jamais, ça ne peut pas faire de mal. La longue limousine noire redémarre pour
ne plus devoir rencontrer de problème… Il faudra revoir le système
d’alimentation car dès que la voiture est en pente, la pompe se désamorce si
le niveau du réservoir est un peu bas. Il ne faut pas non plus trop remplir car
le bouchon n’est pas étanche et l’essence se répand sur la chaussée à
chaque virage à droite… Ah le charme des anciennes…
Après cet arrêt, Régis est motivé ! Le Tchouk
aura bien du mal à suivre avec sa 402B car la X72 semble avoir gagné
des ailes…
Tout le monde passe ensuite par Villefranche
de Rouergue pour effectuer le plein de carburant car les stations service se raréfient
dans nos campagnes. Après ce petit détour, nous rejoignons l’abbaye de Loc
Dieu, première abbaye cistercienne du Rouergue où fût abritée la Joconde
lors de la Seconde Guerre mondiale.
Après une visite instructive de l’abbaye,
l’heure est au calme et à la détente. Les nourritures célestes laissent
place aux nourritures terrestres : le programme n’est pas chargé et nous
prenons l’apéritif en ce lieu enchanteur.
Nous n’avons ensuite que quelques petits
kilomètres à effectuer avant de rejoindre le restaurant « la bergerie ».
Nous reprenons ensuite tranquillement notre route
mais au bout de quelques kilomètres le splendide landaulet X57 s'arrête. « Vous n’avez pas vu quelque chose tomber ? J’ai
entendu un bruit, j’ai dû perdre quelque chose… ». L’inspection de
la route et de la voiture ne révèle rien et nous repartons. Mais après
quelques centaines de mètres le lourd landaulet tire à gauche et s'immobilise
bien vite dès qu'apparait un endroit dégagé. De la fumée monte de
la roue avant gauche. Une fois sur cric la roue tourne pourtant librement mais
elle présente un très important jeu axial. Le démontage du moyeu révèle un
roulement explosé.
Le rallye est fini pour cette belle automobile. On la
charge sur le camion avant de la ramener à Lapeyrouse-Fossat. L'équipage
continuera en passagers, à bord d'une autre voiture.
De
retour à l'hôtel, Ivan et Boris, les enfants du Tchouk assurent une adorable animation continue
pendant le dîner !
Néanmoins, tout le monde est un peu fatigué
et demain, il faudra se lever tôt.
Dimanche, après une bonne nuit, nous somme réveillés
par les grondements de l’orage. Zeus doit être fâché de nous voir partir déjà…
Les Vosgiens ont décidé de
nous quitter dès maintenant car ils ont encore beaucoup de route pour rentrer
chez eux.
Le temps s’est bien dégagé et nous garons
nos voitures sous les platanes de la place centrale de Rabastens. Après une
petite visite pédestre de l’église
ou vers le pont sur le Tarn, nous nous retrouvons au
restaurant le « pré vert » pour l’apéritif et un succulent
repas… (Ah le tournedos avec sa sauce aux morilles… !)
Parfaitement à l’heure, il nous faut reprendre la
route malgré le désir de rester. La dynastart de la
6CS Panoramique X72 berline BELMA 1934 refuse décidément
tout service et le démarrage est toujours un peu délicat.
Après avoir passé Toulouse, nous voici aux portes
des usines Airbus. Après les formalités d’usage, nous rentrons avec
nos voitures sur le site et les garons sous une pluie fine et pénétrante.
A pied, nous apercevons le nouveau venu dans la gamme de l’avionneur, l’A380 :
deux étages, 550 passagers (800 pour de futures versions!), une masse maxi. au
décollage (dans sa version actuelle) de 560 tonnes, l’avion impressionne
assurément !
Ensuite, nous parcourons les différents halls
d’assemblage de ce mécano européen qu’est Airbus : A300/A310,
A318/A319/A320/A321, A330/A340. La visite prend bien deux heures et nous devons
faire vite pour tout voir.
Après avoir
salué les ancêtres ayant été fabriqués ici : Caravelle et le prototype
du Concorde, nous avons droit en guise d’au revoir (et avec la bénédiction
de la direction de la sécurité du site) à une photo souvenir sous les ailes
protectrices du dernier Concorde ayant volé en France le 27 juin 2003, le
F-BVFC. Déjà un morceau d’histoire et pourtant de la science fiction pour
nos voitures…
Mais l’heure avance et la route est encore longue pour certains. Nous nous séparons donc, la tête pleine de formidables images et de souvenirs.
Quant à nos
trois organisateurs, ils peuvent être heureux d’avoir réalisé un beau
rallye, qui devrait laisser de bons souvenirs à tous, sans qu’aucun problème
majeur ne soit survenu.
Au final, nos voitures ont parcouru un peu
plus de 350km (beaucoup plus pour ceux qui venaient de loin !). L’itinéraire
n’était pourtant pas facile dans une région vallonnée mais nos Doyennes se
sont fort bien comportées. Et lorsque les membres d’équipages souffraient,
la gastronomie locale pouvait tout réparer.
Alors, pas fiables les Panhard & Levassor ? Faites les rouler, elles n’attendent que ça !
Rendez-vous est d'ores et déjà pris pour le prochain rallye des
Doyennes.
Cette fois-ci c’est promis, la Dynamic du Tchouk sera là !