Pour bien commencer 2004 (et finir 2003), le Tchouk est parti au soleil de Cuba.
Cette île
est un enchantement pour le touriste: le climat, les paysages, la gentillesse
des cubains, les cigares (pour ceux qui aiment), le rhum...
Et, même sans être un grand connaisseur de voitures américaines, lorsque le dit touriste est amateur de
voitures anciennes...!
Dés la sortie de l'aéroport, le parking en face de vous attire l'œil: première surprise, une très vénérable SAAB 93 de la fin des années 50. Si-si... Peu après, le Tchouk en verra une seconde, à peu près de la même époque dans les rues de la Havane.
La photo est sombre car le soir était tombé
Car contrairement aux idées reçues, il n'y a pas que des américaines même si c'est la majorité. Le Tchouk a vu là-bas bon nombre de SIMCA Aronde ainsi que de Peugeot 404 et quelques Renault Dauphine... mais pas de Panhard...
Imaginez-la avec sa moustache chromée... Si-si
c'est bien une Simca ArondeI
Elles sont relativement nombreuses à la Havane mais le Tchouk n'en a vu aucune avec
sa moustache en place...
Tout au fond, derrière la Chevrolet, une Moskvitch soviétique
Pour situer les choses, en matière d'automobile, il y a quatre périodes à Cuba:
Première période: avant 1961:
Depuis l'invasion de Cuba par les Etats-Unis en 1902, l'île est "colonisée" (même si les USA ont toujours refusé de se considérer comme une puissance coloniale). Le régime est un régime fantoche et l'île est surnommée "le bordel des USA" tandis que les cubains sont réduits à l'état de misère. De nombreuses grandes fortunes nord américaines ont leur résidence secondaire à Cuba: les magnats industriels bien sur (tel Dupont de Nemours) mais également quasiment tous les patrons de la pègre et du crime organisé.
Bref l'argent coule à flot (pas pour tout le monde!) et lors de la révolution castriste (le 1er janvier 1959) les rues sont pleines de belles voitures, généralement américaines, récentes et le plus souvent haut de gamme.
Seconde période: de 1961 à 1989:
Après la révolution de 1959, les américains fuient ce qui devient pour eux un enfer. Ils laissent sur place tous leurs biens qui ont été nationalisés.
En 1961, les Etats-Unis imposent l'embargo. Il devient très vite impossible d'importer de nouvelles voitures des USA mais également (sous peine de représailles américaines) d'Europe.
Exsangue, Cuba est contraint de se trouver
un allié. Ce sera l'Union Soviétique!
Dès lors, le sucre cubain (qui représente 85% de l'économie de l'île) va
s'échanger contre du pétrole russe et des voitures: Volga, Moskvitch, Lada...
Ces voitures soviétiques sont encore très nombreuses sur les routes cubaines. Mais les cubains préfèrent généralement les grosses américaines plus solides... et ils les font durer.
Troisième période: de 1989 à la fin des années 90:
En 1989 le bloc soviétique s'écroule sans que personne ne s'y attende (à commencer par Fidel Castro). A cette époque le sucre cubain est largement surévalué dans les échanges avec l'URSS (près de quatre fois son prix réel). De plus le marché mondial connaît une surproduction massive, de sorte que 85% de l'économie cubaine sont pratiquement réduits à néant.
Il devient quasiment impossible d'acheter quoi que ce soit. Toute voiture (ou plus généralement tout objet) doit durer vaille que vaille...
Quatrième période: depuis la fin des années 90:
Comme Cuba veut vivre, que son économie est dévastée et que l'embargo est toujours là, Cuba se tourne vers le tourisme pour espérer continuer à existe... et ça marche!
Aujourd'hui, Cuba n'est toujours pas sortie d'affaire mais l'économie repart, au grand dam de son grand voisin du nord qui s'entête à maintenir un embargo devenu criminel... Un cubain a dit au Tchouk "Nous somme riches comparé à cette période"...
En matière d'automobiles, le parc se diversifie avec des voitures modernes. Il y a beaucoup de Peugeot-Citroën (Saxo, 206, 306, 307, 406). Mais ces voitures modernes sont exclusivement en plaques bleues!
Que veulent dire les couleurs de plaques?
Les plaques bleues: elle désignent des voitures appartenant à l'état. Comme toutes les entreprises sont nationalisées, cela recouvre les voitures de service des entreprises, les administrations, les sociétés de taxis... On y trouve beaucoup de voitures récentes ainsi que pas mal de voitures datant de l'ère soviétique.
Les plaques jaunes: elles désignent les voitures appartenant à des particuliers. Et là, interdiction pour les cubains d'acheter des voitures neuves! On y trouve donc des voitures américaines (pour la plupart) d'avant 1961 ou soviétiques.
Il y a également d'autres couleurs de plaques moins fréquentes: les vertes pour les militaires, les rouges pour les voitures de location, les oranges pour les diplomates...
N'espérez pas acheter une belle américaine là-bas. Castro a bien compris l'intérêt touristique de ces voitures: elles sont déclarées patrimoine culturel et ne peuvent sortir de l'île...
Bref, l'essentiel du parc se partage entre les plaques bleues (généralement sans grand intérêt) et les plaques jaunes (nettement mieux!).
En voici donc, rien que pour vous une (très petite!) sélection...
Le Taxi 307 à gauche semble incongru
dans ce paysage...
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Toutes ces belles américaines sont des taxis
privés,
garés en face du Capitolio, sosie du Capitole de Washington!!!
Pour découvrir toutes ces merveilles, rien
ne vaut une bonne balade à pieds dans la Havane...
De toute façon c'est sans risque car la violence est quasiment
inexistante à
Cuba (peut-être en raison de l'importante présence
policière...) et les cubains sont d'une extrême
gentillesse!
Ce qui frappe à Cuba, c'est la joie de vivre... partout du monde, de la musique et des sourires...
Vous me suivez ?
Nous voici place de la révolution avec l'une des rares avant-guerre
vues pendant ce séjour:
une Ford A en plaque bleues avec des roues de Lada... et la mécanique ???
On découvre des visions surréaliste au détour de chaque ruelle.
Voici donc quelques voitures en vrac, surprises dans les rues de la Havane...
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Il y a même un petit musée automobile à la Havane...
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Quittons un peu la Havane pour visiter le paysage automobile du reste de l'île...
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En route...
Partout le même enchantement...
On trouve finalement très peu de semi épaves... et quelques voitures réellement très belles!
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L'état de ces deux Buick et Chevrolet ne
serait pas ridicule dans un rallye chez nous.
Dans l'ensemble les voitures sont fatiguées mais très présentables... et elle roulent!
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Le Tchouk a même vu une brave petite Renault 4cv...
Mais tout a une fin et il faut penser au
retour...
L'avion a du retard car... il a été bloqué par la neige à son départ de
Roissy! (ici il fait 27° et le Tchouk est en chemise...)
On a du temps... alors un dernier regard sur le parking de l'aéroport avant le retour...
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Au revoir Cuba...